Extrait de Johnny


1er extrait



Cette nuit, j'ai rêvé de toi.
Non, je ne plaisante pas, je n'en reviens pas moi-même. Pas trop mon genre de rêver de quelqu'un. D'habitude, je rêve de choses lointaines ou qui n'existent pas. De ma maison d'avant, de mes parents d'avant, plus jeunes je veux dire, et de moi aussi, plus jeune. Jamais de choses récentes.
Alors que tu viennes t'immiscer dans mon paysage d'un seul coup, ça m'a, je ne sais pas, je dirais, bouleversée. Mais il y a longtemps que tu préparais ton coup, j'en suis sûre, pendant que moi je pensais à Léo qui lui, pensait à Laura, qui elle.
La vie est mal fichue voilà tout. On dirait même qu'elle est faite exprès pour que rien ne soit simple, pour personne.
Ce n'est pas de ma faute si tu es tombé amoureux de moi. Je n'y suis pour rien. Pas plus que Léo n'y est pour quelque chose, je le reconnais, parce que c'est des trucs qui se font en catimini de notre plein gré, la plupart du temps. D'ailleurs ce n'est pas une excuse. Moi aussi je me morfondais, pas de toi, mais je me morfondais, sauf que personne n'en savait rien, parce que je me morfondais sans en avoir l'air. Faut jamais avoir l'air de se morfondre, çe ne fait qu'empirer. C'est des trucs qu'on apprend vite à ses dépens.


2eme extrait



Oui, je sais, depuis le début, me redit Claire. Justement, j'explique... mais je perds le fil parfois. D'ailleurs le début, c'est comme le milieu et la fin puisqu'il ne s'est rien passé du tout. Entre nous, je veux dire. Mais alors, rien.
Je t'ai souri paraît-il, première nouvelle, je ne m'en souviens pas. Ou alors peut-être que j'ai souri à, mettons quelqu'un, et tu étais dans ma trajectoire, et tu as cru que. éventuellement, ça peut se concevoir. De toute façon, quand bien même je t'aurais souri pour de bon, par inadvertance, ça n'autorise pas à tirer des conclusions et encore moins à tomber amoureux. On ne tombe pas amoureux d'un sourire, c'est con.


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