Critiques de Dylan Dubois


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Attention mesdames et messieurs, lecteurs de tous poils, ça c’est LE coup de cœur ado de la fin d’année ! C’est Dylan Dubois, de Martine Pouchain, aux éditions Sarbacane. Il me faisait de l’œil depuis qu’il était arrivé, on a joué quelques temps au fameux jeu « Tu veux de moi? Je t’aime bien. Tu me plais, mais je ne sais pas. Regarde, je suis parfait pour toi. Là tout de suite, lis-moi ». Bref, ni une ni deux, craquage complet, en quelques heures c’était plié. Et quelles heures !
Dylan a eu une période un peu compliquée. Il y a trois ans sa mère est partie, et peu à peu, son père a sombré dans l’alcoolisme. Mais cette période est passée, et après un an de vie en foyer, Dylan rentre enfin chez son père qui va mieux. Il est bien décidé à rentrer chez lui, retrouver son chien Rusty, ses anciennes habitudes, bref, une vie d’ado normale. Son père lui annonce dans la voiture l’existence de Cynthia, le soleil de sa vie. Tant mieux, pense Dylan, une vie de famille, voilà ce qui lui manquait. Cynthia est effectivement très jolie, pimpante, accompagnée par Pedro, son fils de 4 ans avec un bon caractère mais bien mignon. Pourtant, Dylan tique. Son chien ne se précipite pas pour lui dire bonjour, et pour cause : il est attaché dans le jardin, dehors. Il ne sort pas. Heureusement, rien n’entame la bonne humeur canine, et il fait la fête à son propriétaire, qui prends tout de même mal la chose mais est bien décidé à négocier et à ne pas perturber l’équilibre des lieux.
Il déchante vite. Sous des airs de femme parfaite, il comprend vite que Cynthia est une plaie. Pire que ça, même. Une vraie saloperie. Manipulatrice, machiavélique, elle profite de son père qui accoure comme un bon toutou dès qu’elle fait un signe, fait la fête jusqu’à pas d’heure, ne s’occupe pas de son fils et le laisse souvent aux bons soins de Dylan, qui doit aussi leur trouver à manger la plupart du temps. Aussi, elle déteste Rusty. Quand entre deux engueulades avec son père, je t’aime, je t’aime pas, salaud, tu est l’homme de ma vie, la malsaine bonne femme saisit que Dylan est parti pour rester avec son clébard. Elle passe alors à la vitesse supérieure, et profite des hormones en ébullition du jeune homme pour tenter des coups foireux. Dylan ne tient plus. Il prend ses cliques, ses claques, et son chien, et c’est parti pour une randonnée de 400 kilomètres pour tenter de retrouver sa mère. Sur le chemin, il va faire de multiples rencontres, notamment un couple de vieillard « ogres », quelques punks, un randonneur accro à sa tablette, Gus, un drôle de sexagénaire vivant au fond des bois, et surtout, LA première fois.
C’est le coup de cœur absolu ! Dylan est un personnage génial, tout en profondeur, en regard critique sur son univers et son entourage, qui préfère de loin la compagnie des arbres à celle de hommes. Surtout, ce livre est bien rythmé, dans le ton déjà, c’est Dylan qui raconte, alors forcément il déteint un peu sur nous. Alors, sans honte, sans gêne, et surtout sans tabou, ça parle d’avenir, de bouquins, de rêves, et aussi de désir, de sexe, avec des mots simples, crus, mais jamais vulgaires, des problèmes d’hormones, de perte de repères, et même sa première fois avec une femme bien plus âgée. Ce livre fait partie de ceux qu’on a envie de partager, de faire lire à tout le monde, parce qu’un livre comme celui-ci ne peut pas rester dans l’ombre. Il est tellement frais, tellement neuf, tellement vrai !
C’est l’immense coup de cœur de dernière minute que vous pouvez rajouter à la sélection ado de Noël. A partir de 14 ans, en toute connaissance de cause, aux filles comme aux garçons, aux petits comme aux gros lecteurs, à tout le monde.

Blog : leslecturesdemarinette.blogspot.com


Lorsque j'ai posé les yeux sur cette couverture, je n'ai pas hésité une seconde, il fallait vraiment que j'en sache plus. Concernant les livres de Martine Pouchain, je n'avais lu que Zelda la rouge, chez Exprim' également, dont les personnages m'avaient beaucoup plu, mais dont j'avais eu un peu de mal avec la plume de l'auteure. Avec Dylan Dubois, ce dernier point s'est transformé en coup de cœur.
''Je ne peux pas lui dire de but en blanc que je l'aime. Tellement même, que parfois je le hais. Je ne peux pas lui dire à quel point je suis heureux de rentrer et que là-bas je ne vivais pas vraiment, pas souvent, ou alors tout en bas de la gamme. Je ne peux pas lui avouer qu'au plus profond de moi, il m'est arrivé de me maudire comme si tout était de ma faute, tout.''
Dylan essaie de s'habituer à cette nouvelle vie de famille, entre la tornade Pedro et les disputes enflammées de Cynthia et son père. Mais sa belle-mère est plus sournoise qu'elle en a l'air. Petit à petit, des sentiments confus vont envahir Dylan. Entre colère, haine, et désir. Vrai coup de cœur pour Dylan, qui est un personnage émouvant par son réalisme. La relation qu'il tisse avec Pedro est tellement parlante, aussi bien de ce qu'ils ont chacun pu vivre dans le passé, mais aussi de leur espérance pour le présent et le futur. Grâce à Dylan, l'auteure nous parle de sentiment d'abandon, de la peur constante de ne pouvoir compter sur personne, mais elle nous montre aussi l'attachement qui peut se créer malgré certaines circonstances, les rencontres qui changent notre façon de voir les choses, etc. Concernant les autres personnages, Tobie est géniale aussi. Sa vision du monde, qu'elle partage avec Dylan, fait partie des passages que j'ai le plus appréciés. Autrement, forcément, Cynthia n'a pas eu toute ma sympathie (elle ose critiquer Forest Gump en plus !).
''Je suis désolé. C'est vrai que je ne sais pas exactement ce que je veux, mais je suis sûr de ce que je ne veux pas. C'est déjà ça.''
Dylan Dubois fait désormais partie de mon Top 5 de la collection Exprim'. Ok, en vrai de chez vrai, je serais probablement incapable de faire un top 5 convenable, sans m'en vouloir de laisser des pépites de côté, tellement les livres de cette collection me touchent et me parlent. J'ai autant aimé la première partie, avec le retour de Dylan chez lui, et les liens qui se créent avec le petit Pedro, que la suite avec le road trip plein de rencontres et de sentiments. L'auteure a réellement une plume magique, pour nous faire ressentir les émotions de Dylan. S'en est presque perturbant d'ailleurs, de se retrouver à être en colère contre un personnage… et d'avoir envie d'en secouer d'autres.

Ricochet.Institut suisse jeunesse et médias


ricochet-jeunes.org
Après la séparation plutôt houleuse de ses parents, Dylan passe un an dans un foyer. De retour à la maison, il fait la connaissance de Cynthia (la nouvelle compagne de son père) et de son fils Pedro âgé de 5 ans. L'adolescent, plutôt conciliant, doit encaisser sans broncher les nouvelles règles édictées par cette femme tellement obnubilée par son pouvoir de séduction qu'elle en oublie ses proches. Désormais, Dylan n'a plus le droit de prendre son chien Rusty à l'intérieur. L'adolescent, placé devant le fait accompli, est trop heureux d'avoir retrouvé « une famille » pour entrer en conflit. Mais, à mesure que le temps passe, il se rend compte du comportement pervers et malsain de la compagne de son père. Les scènes de ménage se succèdent et se ressemblent, provoquant d'innombrables ruptures factices entre ces deux adultes incapables de raison. Cette situation se péjore encore, poussant Dylan à prendre le large avec Rusty, son fidèle compagnon.
Intense, c'est l'adjectif qui qualifie le mieux cet excellent roman psychologique signé Martine Pouchain. J'ai été immédiatement séduite par Dylan, ce héros incompris au cœur tendre qui ne cesse de se battre pour avoir une place dans le cœur des adultes (plutôt adulescents) qui l'entourent. Comprenant que son salut est dans la fuite, l'adolescent marche des heures sur les grands chemins propices à de surprenantes rencontres. De ce périple, il en sort grandi et entouré, non pas de sa famille, mais de personnes attentives et aimantes. Une lecture positive, sensorielle et très prenante.
Emmanuelle Pelot


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